Thibaut Privat, Questionnaire épicurien avec Paul COURTAUX

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Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023

C’est à la table de Paul Courtaux, le chef du Saint-Georges à Palavas, que nous avons eu la chance de vivre un déjeuner hors du temps en compagnie de Charles Fontès, à la baguette de la Réserve Rimbaud, et d’Olivier Jeantet, le vigneron du Mas Haut-Buis. Une rencontre d’épicuriens autour de l’interview de l’ancien rugbyman, Thibaut Privat. Ambiance décontractée, odeurs alléchantes… les bouteilles se débouchent, les assiettes s’entrechoquent et le Nîmois, de naissance, entre en scène.
L’homme est un colosse. Deux mètres. Une carrière flamboyante traversant l’équipe de France, le RC Nîmes, l’AS Béziers, l’ASM Clermont, Montpellier et Lyon. 387 matches en première division, un record du nombre de matches joués en Championnat de France. Une carrière internationale, tout aussi impressionnante. Derrière le guerrier du terrain, on découvre l’épicurien, l’enfant du Sud, la mémoire vive des légumes farcis de sa mère, l’amoureux des vins du Languedoc.

Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023

Comment votre amour pour la cuisine est-il né ?

Thibaut PRIVAT : Dans les jupes de ma grand-mère et de ma mère. Enfant, je traînais dans leur cuisine, je goûtais à tout… ce sont elles qui m’ont mis un pied dedans.

Quel est votre plat préféré ?

La première chose qui me vient à l’esprit, ce sont les légumes farcis de ma mère. Cela me rappelle mon enfance. Et quand on y pense, c’est une recette qui demande beaucoup de travail avec la préparation de la farce et qui se mange très vite tant c’est délicieux ! (Rires)

Quelle est la cuisine qui vous fait le plus voyager ?

Sans hésitation les cuisines française et italienne. De manière générale, j’aime la cuisine du Sud, languedocienne, provençale… méditerranéenne. Encore une fois, cela remonte à mon enfance et à la cuisine de ma mère et de ma grand-mère.

Si vous deviez choisir un ingrédient qui symboliserait votre personnalité, quel serait-il ?

L’huile d’olive. C’est un peu la base de la cuisine méditerranéenne et j’adore cela ! J’en utilise beaucoup.

Cuisinez-vous ?

Oui, beaucoup. J’adore cela. Je n’ai pas de spécialité mais je cuisine souvent, j’aime recevoir.

Et le vin ?

C’est un fil conducteur ! Je pense que lorsque l’on aime la cuisine, on aime le vin ! Cela va de pair. Quand on pense à un menu, on pense forcément aux accords avec le vin, non ? Pour moi, les deux fonctionnent en parallèle.

Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023

Qu’est-ce que vous aimez, d’ailleurs ?

Encore une fois, c’est vrai que j’ai plutôt une sensibilité pour les vins du Languedoc. C’est ce que je bois en majorité. Mais j’aime aussi les vins blancs de la Loire, de la Vallée du Rhône nord notamment avec le Côte-Rôtie, L’Hermitage. Les Beaujolais pour le contre-pied qu’ils prennent par rapport aux vins d’ici.

Quel serait votre meilleur souvenir de gastronomie ?

C’est difficile de choisir. De manière spontanée, ce qui me vient c’est une recette de ma cousine. Souvent au printemps, elle préparait du loup en croûte de sel avec des beignets de fleurs de courgettes. C’était vraiment un plat que j’attendais avec impatience.*

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Une table qui vous a marqué ?

Je dirais la Réserve Rimbaud, et ce n’est pas parce qu’il est là ! (Rires) et la table de Cyril Attrazic. Ils sont tous les deux dans une convivialité que j’apprécie particulièrement.

On a parlé de gastronomie, de vin… le terroir, est-ce quelque chose qui compte pour vous ?

Évidemment, je suis ancré dedans. Je ne suis pas jusqu’au-boutiste mais j’essaie de valoriser autant que je peux les vignerons et les producteurs du coin.

Finalement, n’est-ce pas difficile d’être épicurien quand on est sportif professionnel ?

Au contraire c’est assez simple.
Si on aime la cuisine, on aime bien manger. Des produits simples, mais frais et de qualité. Je pense que cela va justement très bien ensemble. En cuisinant, on maîtrise totalement son assiette.

Aujourd’hui vous avez une société de maîtrise d’ouvrage mais je crois savoir que posséder une cave ne vous déplairait pas…

C’est vrai que cela me plairait. Le rugby était une passion et j’en ai fait mon métier. Pourquoi ne pas faire du vin qui est une autre de mes passions un métier ? On verra dans l’avenir, mais cela pourrait être une belle aventure.

Texte Marie GINESTE – Photos Guilhem CANAL

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