MAS DE CISCO, Jordi AMPOSTA

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Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023

En plein cœur de la région Occitanie, à mi-distance entre Saint-Maurice-Navacelles et La Vacquerie, au bord de la D25, se trouve un élevage de vaches Angus qui sort de l’ordinaire. Une ferme où Jordi Amposta, épaulé de sa compagne Alexandra Samard et de ses deux fils, Julian et Charlie, a su concilier amour pour les animaux et la terre à travers une vision moderne et durable de l’élevage. Nous sommes allés à leur rencontre en compagnie de Clément Gély, le chef du VR à Vin.

Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023Jordi n’a pas toujours été éleveur ni même dresseur. Avant de se lancer dans l’élevage, il était à la tête d’une entreprise de maçonnerie. “J’ai fait quinze ans de maçonnerie mais j’ai toujours rêvé d’être paysan. Les animaux, les chevaux, cela a toujours été mon truc. Avec la mère des garçons, nous avons monté la première base d’exploitation en 2007. Un troupeau de vaches Aubrac”. Depuis, la ferme a beaucoup évolué. “J’ai fait le choix d’arrêter les Aubrac et de passer à l’Angus. J’avais rencontré la race sur des concours. Elle m’a semblé plus adaptée à mes principes d’élevage et j’étais convaincu de sa qualité”, explique l’éleveur. Désormais, sur l’exploitation d’environ 650 hectares, la vingtaine de vaches de races Black et Red Angus sont élevées en élevage semi-extensif dans les parcours typiques du Larzac Méridional. Magnifiques et en pleine santé, elles paissent librement sur des terres fertiles sauf pendant la période de vêlage. Les saisons rythment les journées et l’élevage s’envisage en cycles, où l’équilibre de l’année prime sur les gains à court terme. “On a vraiment essayé de travailler sur l’adaptation d’une race à un territoire. On n’a toujours renouvelé que par le taureau. Les meilleures femelles, celles qui nous paraissaient les plus intéressantes, les plus adaptées au milieu, au biotope, on les a gardées. Cela a été très long, ça nous a pris presque quinze ans, mais maintenant toutes les mères sont nées chez nous et donc vraiment adaptées au parcours”.

Chefs d'Oc, magazine épicurien, numéro 27, été 2023L’une des particularités du Mas de Cisco est la façon dont ils travaillent avec les animaux. “On travaille avec les chevaux sur les vaches, pour des raisons pratiques mais aussi très idéologiques dans le rapport au vivant. Mon père m’a sensibilisé à fond sur le fait que lorsque l’on est éleveur, jouer avec du bétail, ça peut se faire, mais dans une forme de respect”. Cette passion pour les chevaux, sa rencontre avec Alexandra, cavalière professionnelle, ont abouti d’abord à la création d’un élevage de chevaux Lusitaniens et d’une écurie composée de chevaux de sport, de spectacle, et de travail. Les deux cavaliers dressent de nombreux chevaux, en majorité pour le dressage classique et de compétition en ce qui concerne Alexandra, et en majorité pour le travail en liberté, le spectacle et l’équitation de bétail en ce qui concerne Jordi. Puis ce fut le montage d’un spectacle complet, réunissant leurs compétences :
“Libre”, une corrida poétique, une ode à la connexion inter-espèces. Un spectacle d’une heure qui se compose de plusieurs numéros dont l’un se joue entre Jordi, Bonnie un magnifique Lusitanien, et un bœuf, sur un air de violoncelle. “En mars, nous avons joué sur la plus grande scène d’Europe, en Allemagne. C’était incroyable”, se souvient le couple. Julian et Charlie, les fils de Jordi, sont profondément impliqués dans l’exploitation. Si Charlie est encore en apprentissage dans une ferme voisine spécialisée dans les ovins, Julian doit reprendre la partie élevage, ce qui remplit Jordi de fierté. “Que les deux aient eu des affinités dans le milieu agricole et qu’ils soient restés, dans un pays qu’ils apprécient, c’est ma grande fierté. En tant que parent, c’est un enjeu qui n’est pas négligeable”. Et puisque, à la ferme, tout se fait en famille, c’est Mathilde, la sœur de Jordi, qui tient le restaurant El Rancho Larzac sur le domaine. “On y propose des burgers à base de produits locaux et des assiettes composées de salades, frites et faux-filet, côtes de bœuf et brochettes de viande de Black Angus qui proviennent exclusivement de notre élevage”.

Difficile de faire mieux en termes de circuit court ! Sur la période hivernale, la viande est valorisée sous forme de colis à retirer directement à la ferme. Dans un monde en quête de sens et d’authenticité, Jordi et sa famille rappellent l’importance de s’adapter à la terre et de préserver un héritage riche en valeurs.
Ensemble, ils ont bâti un sanctuaire où l’élevage et l’art équestre s’entrelacent dans une danse intemporelle.

Le restaurant est ouvert du 15 avril au 15 septembre,
midi et soir, sauf le mercredi et le jeudi.

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Texte Marie GINESTE – Photos Guilhem CANAL