Les Grés de Montpellier, Un terroir d’excellence 

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Mise en valeur de ses terroirs, pratiques de plus en plus respectueuses, intelligence collective, la jeune et moderne dénomination géographique se place comme une locomotive dans le vignoble languedocien et fait son chemin pour obtenir son AOC à part entière.
Un travail collectif engagé par une cinquantaine de vignerons actifs et soudés depuis plus de vingt ans.

Le vignoble des Grés de Montpellier s’étend sur 46 communes, de la vallée du Vidourle jusqu’à la vallée de l’Hérault, adossé aux contreforts des Cévennes et du Pic Saint-Loup au nord, jusqu’au littoral au sud avec, en son cœur, Montpellier. Il est situé sur des reliefs doucement vallonnés parallèles à la côte et protégés des vents du nord.

L’expression “Grés”, qui porte avec fierté un accent aigu, vient de l’occitan “lou gres” (écrits du XIVe siècle). Cette toponymie montpelliéraine et languedocienne désigne un champ pierreux favorisant un enracinement profond, propice à la culture de la vigne sur ce terroir. Ce sol, allant du jurassique à l’ère quaternaire, confère finesse et élégance aux vins rouges qui caractérisent cette appellation languedocienne.

Par sa composante méditerranéenne sous influence maritime, le climat est un facteur majeur de l’identité du vignoble. Issus de cépages grenache, syrah et mourvèdre majoritairement, mais aussi de carignan, de cinsaut et de morrastel, les vins dévoilent une identité méditerranéenne, un nez complexe sur les fruits rouges et noirs, la garrigue et les épices. Une bouche ample et généreuse, de la finesse et des tanins soyeux. Imaginez. Ici, la vigne pousse depuis l’époque romaine ! Mais dès le XVIIIe siècle, les “Folies montpelliéraines” viendront renforcer la vocation viticole de la région faisant la singularité des Grés de Montpellier. Parmi elles, le Château de Flaugergues, la seule sur la commune de Montpellier à avoir conservé sa vocation viticole au fil des siècles sous la houlette de la famille de Colbert présente depuis dix générations.

“Flaugergues, c’est une histoire de famille et j’ai eu très tôt l’ambition de maintenir cet héritage. L’année où je suis officiellement arrivé, 2002, correspond au premier soubresaut de la dénomination. J’ai grandi dans mon métier avec cette aventure”,

souligne Pierre de Colbert. Inscrit dans une démarche environnementale globale, le vigneron en est convaincu : 

“Il est d’autant plus important de maintenir une activité viticole dans un milieu urbain. L’avenir me semble favorable, je pense que l’on est en attente de ce genre de challenge”.

Mais que serait un terroir sans les hommes et les femmes qui l’animent ? De ce côté-là, les Grés de Montpellier démontrent un certain dynamisme et une hétérogénéité particulière. Familles vigneronnes historiques, néo-vignerons et coopératives font en effet la singularité de ce terroir et ne cessent de démontrer tout son potentiel.

“Un vignoble ça se raisonne dans le temps avec une dimension humaine”, conclut-il.

Dans le sillage des châteaux viticoles, il y a aussi les familles vigneronnes “historiques” à l’image des vignobles Jeanjean. Une famille qui a toujours cru au formidable potentiel des appellations et dénomination du Languedoc. Des hauteurs du Larzac jusqu’aux rivages de la Méditerranée, les neuf domaines qui composent leur vignoble sont implantés sur des terroirs uniques, représentatifs de la diversité de notre Languedoc. À l’image du Mas de Lunès et de sa cuvée emblématique 1936, de loin le vin phare de la famille, un heureux millésime complexe avec des notes calcaires subtilement enrobées d’épices que l’on retrouve à la carte de nombreuses tables gastronomiques à Montpellier. Avant-gardiste, Brigitte Jeanjean a fait partie des premières à impulser au début des années 2000 le virage au tout bio.

De manière générale, les pratiques ont évolué avec une motivation plus féroce d’affirmer la qualité et l’identité des vins, tout en s’inscrivant dans une démarche environnementale et durable. Même son de cloche pour les Vignerons du Pic présidés par Yves Euzet, une cave coopérative où l’on propose une large gamme de vins en bouteilles pour lesquels les vignerons misent tout sur la qualité. Une démarche qui se poursuit également avec le bio. C’est ainsi que 75 % des vignerons des Grés de Montpellier sont engagés dans une agriculture biologique (certifiée ou en conversion) et 83 % inscrits dans une démarche agro-environnementale certifiée.

La dénomination compte aussi plus de 20 % de néo-vignerons, gage d’attractivité pour ce terroir de prédilection.

Ex-rugbyman pro, Sébastien Galtier s’est inventé un destin de vigneron avec de belles convictions, à l’image de son engagement en biodynamie. Depuis 2013, il cultive, avec passion et un véritable bon sens paysan, 12 hectares de vigne sur la commune de Gignac dans un environnement assez sauvage et préservé. “J’étais décidé à m’installer mais en bio au minimum. J’ai eu la chance de pouvoir acquérir ces terres, un îlot isolé et converti depuis déjà une quinzaine d’années. On ne peut pas révéler un terroir en utilisant la chimie, c’est antinomique, à un moment il faut être cohérent”. Une multiplicité des initiatives individuelles qui finit par forger une grande cohésion au sein de cette dénomination. Ici le sens du collectif n’est pas qu’une formule. “Je recherchais un terroir qualitatif, je voulais faire des vins qualitatifs, les Grés de Montpellier correspondaient parfaitement à mon ambition et puis il y avait une histoire à écrire, un collectif dynamique et déterminé à aller vers cette appellation à part entière, j’ai eu envie de participer à cette aventure”, explique le néo-vigneron.

L’engagement collectif et l’attachement à son territoire s’illustrent aussi au travers d’un flacon ambassadeur de l’appellation orné d’une croix du Languedoc et de son nom gravé en relief.

L’engagement collectif et l’attachement à son territoire s’illustrent aussi au travers d’un flacon ambassadeur de l’appellation orné d’une croix du Languedoc et de son nom gravé en relief.

 

www.montpellier.vin