On a cuisiné… Vanessa Demouy avec Jacques Mazerand

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Vanessa Demouy Jacques Mazerand

Mannequinat, télévision, cinéma, théâtre, chanson… Celle qui s’est fait connaître du grand public avec son rôle dans la série Classe Mannequin diffusée sur M6 au milieu des années 90, interprète de-puis 2018 le rôle de Rose Latour, dans la série Ici tout commence sur TF1. Pour nous, elle évoque avec naturel et spontanéité son goût pour la table mais aussi les liens entre le cinéma et la gastronomie, deux univers dans lesquels l’émotion est au coeur de la création…

Chefs d’Oc : Qu’est-ce que vous nous préparez de bon ?

Jacques Mazerand : Un dessert qui sera proposé à la carte de l’été : l’abricot, sur un sablé muesli, crème montée à l’amande amère, verveine du jardin.

Vanessa, que représente la cuisine, pour vous ?

Je dirais la famille. Elle fait partie de nos fondements. C’est-à-dire que le premier rapport que tu as à l’autre, enfant, c’est la nourriture. Et puis le partage puisque l’on cuisine pour les gens que l’on aime, pour les amis… pour faire plaisir. C’est du pur bonheur en fait !

Nous sommes en face d’une véritable épicurienne…

Je dirais gourmande !

Et cette gourmandise alors, qui vous l’a transmise ?

Ma grand-mère. Elle cuisinait non-stop! Avant que mon grand-père ne vienne s’installer à Nîmes, mes grands-parents vivaient en Auvergne. Ils avaient un magnifique potager. Je me rappelle ses citrouilles énormes, c’était de la magie absolue ! Et en bonne Auvergnate, ma grand-mère cuisinait très bien !

Et elle avait les produits de qualité…

Les bons produits font les bons plats. Une omelette c’est simple, mais si les œufs sont bons, si tu l’agrémentes de bons produits, c’est merveilleux.

Au-delà de la cuisine, le terroir, le travail de la terre, la qualité des produits… ce sont des choses fondamentales à vos yeux…

Oui je suis une “fille de la campagne”, ce sont des choses qui me tiennent à cœur, et je pense que c’est important de mettre en lumière les personnes qui vont nous permettre aussi de bien manger, nos producteurs, nos agriculteurs, nos chefs.

Comment vous êtes-vous éduquée au goût ?

J’ai toujours adoré les arts de la table. Une boutique de vaisselle, pour moi, c’était Disneyland ! (Rires) Quand je me suis installée, je me suis dit, “bon c’est super, j’ai tout un tas de très belle vaisselle, maintenant il faudrait peut-être que je me mette à cuisiner ! “ J’ai donc commencé à cuisiner pour utiliser ma jolie vaisselle (Rires). Et puis grâce à mon métier, j’ai eu la chance de voyager. Un pays, on le découvre aussi par sa gastronomie. Je suis gourmande et curieuse, donc rien ne m’arrête ! Enfin presque ! Au Japon, on sert un bouillon avec des petits poissons vivants. Là je n’ai pas pu.

Ces valeurs, les transmettez-vous à vos enfants ?

Oui c’est aussi très important pour moi. Qu’ils sachent apprécier les bons produits, une recette aussi simple soit-elle. Qu’ils sachent le faire, c’est important. Personnellement j’ai la chance d’avoir des enfants qui aiment tout. Et puis quand ils n’aiment pas, j’essaie plusieurs fois. Lorsque j’étais petite, je n’aimais rien ! Je me souviens que si l’on mangeait des pâtes, cela devait être des coquillettes sinon je n’en mangeais pas ! (Rires) Mais ma grand-mère systématiquement me représentait les plats en me disant “aujourd’hui tu n’aimes pas mais peut-être que demain, la semaine prochaine tu aimeras”. Le palais s’éduque en réalité.

Gastronomie et cinéma, qu’est-ce que cela vous évoque ?

Clairement le cinéma des années 60-70. La table y tenait une place très importante ! Il y avait tout le temps des scènes de banquets où l’on voyait les personnages se régaler. D’ailleurs ils nous donnaient faim ! J’ai le sentiment que c’est un peu moins le cas aujourd’hui, mais cela reste une thématique que le cinéma aime mettre à l’honneur.

Un film peut-être, une scène qui vous a marquée ?

Le Festin de Babette sans hésitation. Et sinon les films avec Louis de Funès, bien sûr.

Beaucoup d’acteurs ou de réalisateurs ont aussi un pied dans la gastronomie, pourquoi selon vous ? Je pense à Gérard Depardieu, Carole Bouquet, Luc Besson, Marion Cotillard… et d’autres

Je crois que la cuisine, déjà, est très télégénique, c’est beau de regarder quelqu’un cuisiner, les produits sont beaux. Je crois que c’est l’esthétisme de la cuisine qui plaît au cinéma. C’est magique de voir un chef travailler un produit ou lever des filets de poisson par exemple.

Dans Ici tout commence, on est plongé dans l’univers de l’école Auguste Armand, une institution réputée de la cuisine française “qui forme les plus grands chefs de la gastronomie”. Par-lez-nous du lien qu’entretient votre personnage avec la gastronomie…

Je joue le rôle de Rose, la fille de l’illustre Auguste Armand, un cuisinier mondialement connu, le créateur de l’institut, triplement étoilé. Son lien avec la gastronomie est à l’image de la relation avec son père. Compliqué. Elle ne cuisine pas mais évolue dans ce milieu qu’elle apprécie quand même. Elle reprend un peu le flambeau à sa manière. Elle essaie de mettre un peu de son identité et de sa couleur dans l’institut qui est l’héritage de son père, et auquel elle tient vraiment. La saison prochaine, elle va être amenée à créer une nouvelle formation dans l’institut. Elle va se rapprocher de l’univers culinaire.