Henri PECHEUR, Le bon sens paysan

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Henri pecheur

Au Domaine de Grémian, à Cournonsec, les fruits et les légumes se cultivent au rythme des saisons. Paysan depuis plus de 45 ans, Henri Pêcheur entretient une petite gloire locale : l’artichaut.

Heureux retraité de 74 ans, Henri se rend dans ses champs chaque jour avec toujours le même entrain. Fils de paysan, l’homme est un érudit, diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Montpellier. Mais lorsqu’il fut question de sauver l’exploitation de ses parents, il n’a pas hésité longtemps à renouer avec le travail de la terre. Avec les années, les pratiques culturales comme les productions ont évolué. Mais la passion reste intacte. C’est Paul Courtaux, le chef du restaurant le Saint-Georges, qui nous a proposé d’aller à sa rencontre.

« Je connais Henri depuis toujours. Avec mon père, ils se connaissent depuis plus de 50 ans. Je suis né le même jour que l’une de ses filles ! Quand la quantité le lui permet, Henri me fournit des artichauts. Sa production est confidentielle, mais d’une qualité gustative notable. C’est un cadeau qu’il me fait. C’est un plaisir de les cuisiner. »

Si le cardon sauvage pousse spontanément dans le bassin méditerranéen, on le cultive depuis longtemps pour le consommer. Avec son beau feuillage grisé, il est aussi décoratif que gourmand. Henri en cultive deux variétés, le Macau et le Violet de Provence. La plante, de grand développement, est pérenne et reste implantée longtemps au même endroit. Cinq années environ. Henri repique lui-même les œilletons, comme l’indique la jeune rangée fraîchement plantée devant nous. Chaque année, il effectue la récolte dès le mois de mai. Non cueilli, le légume s’entrouvre et laisse apparaître un toupet de fleurs d’un bleu magnifique. Une floraison aussi spectaculaire qu’attractive pour les pollinisateurs. Et ici, ils sont nombreux. Chez Henri, l’agriculture est respectueuse de l’environnement, les cultures sont alternées et diversifiées. Ainsi, épinards, blettes, salades, tomates et melons poussent tour à tour en fonction des saisons.

Aux auxiliaires de culture, il offre des haies, des arbres fruitiers et un retour au milieu naturel. À sa manière, il fait en sorte que la nature conserve son rôle et que l’homme travaille avec elle. Si Henri fournit des légumes ponctuellement à Paul, ce sont surtout des particuliers que Guislaine, sa femme, accueille sur la propriété un à deux jours par semaine en vente directe selon les saisons.

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