Victor Riscal : pêche sur l’étang de l’Or

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Aux portes de Montpellier, l’étang de l’Or regorge de richesses. Mais au fil des décennies, le nombre de familles vivant de la pêche sur l’étang a diminué. Ils étaient une centaine de pêcheurs il y a un demi-siècle, il en reste une grosse dizaine aujourd’hui. Victor Riscal fait partie de ceux qui ont décidé de ne plus quitter les rives de cet étang. Rencontre.

Il est 18h30. Nous le retrouvons au port de Pérols. S’affairant aux derniers préparatifs, il nous invite à monter à bord direction l’étang de l’Or. Il y pêche depuis son plus jeune âge. Il se souvient avec tendresse de ces moments partagés avec son grand-père. Dans la famille, c’est une passion qu’on se transmet depuis 3 générations. « J’ai du partir de zéro car à la suite de mon arrière grand-père, personne n’a continué l’activité. J’ai dû tout recréer dans un milieu pas très ouvert. » Sur l’étang, c’est l’une des dernières familles péroliennes à vivre de la pêche.
À seulement 25 ans, Victor Riscal est expérimenté mais aussi largement diplômé. Professionnel depuis 2007, il pêche au moyen de grands filets fixes, principalement du loup, des dorades, et des soles. Ces poissons migrateurs viennent de la mer pour grandir dans la lagune et la transforment dès le mois d’avril en véritable nurserie.


Tous les jours, il pose ses filets à la journée tombée puis revient les lever à la nuit noire, entre minuit et 3 heures. Ses prises sont vendues le lendemain à la criée de Sète, sur le quai à Palavas-les-Flots ou même directement aux particuliers. Le poisson de Victor se retrouve à la carte de nombreux établissements locaux tel le restaurant gastronomique de Romain Salamone, le Sensation à Lattes.
À bord du Roméo (clin d’œil à son neveu), nous parcourons cette magnifique étendue d’eau. Nous l’observons répéter les mêmes gestes techniques. Un enchaînement maîtrisé mais exercé avec fluidité. Nous découvrons un univers où règne un agréable sentiment de liberté. Un univers où l’on découvre une faune et une flore incroyables. Parfois étranges aussi comme ces formations de calcaire construites par un petit ver nommé le cascail. Le cascail s’enferme dans ces tubes qui forment de véritables récifs dans l’eau, gênant parfois le passage des embarcations mais faisant le régal des loups.
Victor Riscal fait partie de cette génération de pêcheurs-consommateurs qui s’assume, mais aussi de pêcheurs respectueux de l’environnement et de ses habitants. Son crédo: vivre libre, pour et par la pêche.

Pêcheur Victor Risqual
06 25 96 72 19

Marie Gineste